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Auteur | Message |
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Eric ________________
Messages : 39 Date d'inscription : 02/11/2010 Age : 61 Localisation : Thaïlande
| Sujet: toc toc Mar 2 Nov 2010 - 11:29 | |
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| | | Greg ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Messages : 2713 Date d'inscription : 07/07/2010 Age : 48 Localisation : Normandie Emploi/loisirs : Commerçant Humeur : plutôt bonne, sauf quand on parle politique !
| Sujet: Re: toc toc Mar 2 Nov 2010 - 13:19 | |
| Ah bah salut Eric ! Pas terrible ta présentation |
| | | mercur ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Messages : 733 Date d'inscription : 17/08/2010 Age : 43 Emploi/loisirs : Esclave moderne / collectionneur de statisiques bidon Humeur : envie d aller sur le trone !
| Sujet: Re: toc toc Mar 2 Nov 2010 - 17:19 | |
| salut a toi inconnue |
| | | Fondateur ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Messages : 404 Date d'inscription : 04/07/2010 Age : 50 Localisation : .. Emploi/loisirs : ... Humeur : ...
| Sujet: Re: toc toc Mar 2 Nov 2010 - 19:31 | |
| Salut Eric ... et sinon .... ? ... un café ? |
| | | Narbonne ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Messages : 189 Date d'inscription : 14/08/2010 Age : 71 Emploi/loisirs : Pétanque Humeur : d'acier
| Sujet: Re: toc toc Mar 2 Nov 2010 - 21:03 | |
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| | | Eric ________________
Messages : 39 Date d'inscription : 02/11/2010 Age : 61 Localisation : Thaïlande
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 0:20 | |
| - Sabine a écrit:
- Salut Eric ...
et sinon .... ? ... un café ? oui un café. merci |
| | | Fondateur ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Messages : 404 Date d'inscription : 04/07/2010 Age : 50 Localisation : .. Emploi/loisirs : ... Humeur : ...
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 7:13 | |
| Avec plaisir Eric suis la reine du café ^^ si tu veut en dire un peu plus sur toi hésite pas.. ( sinon je vais devoir te harceler de questions..) ton café est servi >>> AU BAR <<< mon ami |
| | | Eric ________________
Messages : 39 Date d'inscription : 02/11/2010 Age : 61 Localisation : Thaïlande
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 7:40 | |
| merci. avec un peu de lait. C'est possible ? |
| | | Fondateur ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Messages : 404 Date d'inscription : 04/07/2010 Age : 50 Localisation : .. Emploi/loisirs : ... Humeur : ...
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 7:46 | |
| donnant - donnant ^^ |
| | | Eric ________________
Messages : 39 Date d'inscription : 02/11/2010 Age : 61 Localisation : Thaïlande
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 7:47 | |
| hein ? tu veux quoi en échange ? |
| | | Fondateur ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Messages : 404 Date d'inscription : 04/07/2010 Age : 50 Localisation : .. Emploi/loisirs : ... Humeur : ...
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 8:52 | |
| nom, prénom, age, profession, couleur préférée, partie politique, lieux préféré, bouffe, loisir, sport, bombons, équipe de foot, programme télé, divertissement, net, soirée, voiture, musique, boisson, fringues ... |
| | | Eric ________________
Messages : 39 Date d'inscription : 02/11/2010 Age : 61 Localisation : Thaïlande
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 9:48 | |
| merci. Sans lait ça ira très bien. |
| | | Fondateur ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Messages : 404 Date d'inscription : 04/07/2010 Age : 50 Localisation : .. Emploi/loisirs : ... Humeur : ...
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 9:50 | |
| c'etait une blague.. soit le bienvenue et si tu as besoin hésite pas ^^ au plaisir ^^ |
| | | Eric ________________
Messages : 39 Date d'inscription : 02/11/2010 Age : 61 Localisation : Thaïlande
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 10:33 | |
| a propos. Au sujet du DARD. Existe t'il un texte de référence, ou des discours retranscrit par écrit ? |
| | | Greg ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Messages : 2713 Date d'inscription : 07/07/2010 Age : 48 Localisation : Normandie Emploi/loisirs : Commerçant Humeur : plutôt bonne, sauf quand on parle politique !
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 10:36 | |
| Hélas non, le site de PS a été totalement effacé Mais bon, les écrits partent, le mouvement reste |
| | | Eric ________________
Messages : 39 Date d'inscription : 02/11/2010 Age : 61 Localisation : Thaïlande
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 10:41 | |
| merci, mais ça me pose un petit problème. Je ne sais même pas quels sont les projets de ce mouvement. |
| | | Greg ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Messages : 2713 Date d'inscription : 07/07/2010 Age : 48 Localisation : Normandie Emploi/loisirs : Commerçant Humeur : plutôt bonne, sauf quand on parle politique !
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 10:46 | |
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| | | Eric ________________
Messages : 39 Date d'inscription : 02/11/2010 Age : 61 Localisation : Thaïlande
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 10:50 | |
| ok. je vais aller jeter un oeil. |
| | | Eric ________________
Messages : 39 Date d'inscription : 02/11/2010 Age : 61 Localisation : Thaïlande
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 10:59 | |
| au cas ou. Il y a un site ou j'ai souvent retrouvé des sites qui avaient été supprimé > http://www.archive.org/index.php
mais il faut avoir l'adresse du site original. |
| | | Greg ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Messages : 2713 Date d'inscription : 07/07/2010 Age : 48 Localisation : Normandie Emploi/loisirs : Commerçant Humeur : plutôt bonne, sauf quand on parle politique !
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 11:17 | |
| Sans dec ?! Je serait étonné que ça marche mais ce serait génial ! A priori le staff de PS a volontairement tout supprimé donc doit plus y en avoir trace...
L'adresse je crois que google l'a toujours ! |
| | | Greg ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Messages : 2713 Date d'inscription : 07/07/2010 Age : 48 Localisation : Normandie Emploi/loisirs : Commerçant Humeur : plutôt bonne, sauf quand on parle politique !
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 11:26 | |
| Google l'as pas mais moi je l'ai ! http://cactus.xooit.com/t2820-Le-Dard.htm |
| | | Greg ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Messages : 2713 Date d'inscription : 07/07/2010 Age : 48 Localisation : Normandie Emploi/loisirs : Commerçant Humeur : plutôt bonne, sauf quand on parle politique !
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 11:28 | |
| - Citation :
- Data Retrieval Failure.
Que dalle |
| | | Eric ________________
Messages : 39 Date d'inscription : 02/11/2010 Age : 61 Localisation : Thaïlande
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 11:33 | |
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| | | Fondateur ☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Messages : 404 Date d'inscription : 04/07/2010 Age : 50 Localisation : .. Emploi/loisirs : ... Humeur : ...
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 13:00 | |
| re, ce forum existe car quelques pelerin qui y croient cherche a ameliorer le gros mer... dans lequel on vie.. on s'inspire du site du DARD, je serais tenté de dire qu'on fais durer le plaisir ^^ mais on ne plagie pas.. Aucun texte emanant de l'encien site de PS ne pourrait être posté sur ce forum .. si telle etait bien la question, bien sur ^^ .. pardon pour les fautes, je suis à la bourre |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: toc toc Mer 3 Nov 2010 - 16:41 | |
| - Eric a écrit:
- a propos. Au sujet du DARD. Existe t'il un texte de référence, ou des discours retranscrit par écrit ?
- Spoiler:
VOICI LES EXTRAITS DU MANIFESTE « UNE REVOLTE, PAS UNE REVOLUTION » DE PATRICK SEBASTIEN LA VERSION INTEGRALE DU MANIFESTE EST DISPONIBLE EN LIBRAIRIE AUX EDITIONS FLORENT MASSOT UNE REVOLTE, PAS UNE REVOLUTION Patrick Sébastien 9 Il ne suffit pas de vivre, encore faut-il exister… INTRODUCTION Alors, on fait quoi ? On continue à se contenter du moins grave, du moins pire ? On continue d’accepter sans broncher d’être floués, manipulés, niés ? On se barricade un peu plus dans nos niches ? On persiste et on se signe ? Dieu reconnaîtra les chiens ! On continue à donner la papatte ? Couché ! Assis ! Au pied ! Va chercher ! La SPH n’existe pas. C’est aux humains de se protéger eux-mêmes. Alors, on fait quoi ? Ce manifeste a été écrit après mûre réflexion mais aussi avec la motivation de l’instant. Ainsi, y trouverez-vous sans doute des excès ou des oublis que le temps me dictera d’atténuer ou de combler. Je ne vous demande pas d’adhérer à 10 tous mes propos ni de suivre mes désirs au mot près. Vous imposer d’approuver ce texte à la lettre serait une requête intégriste. Ce n’est absolument pas mon but. Mais si votre conviction est que l’être humain est une priorité absolue, et qu’il doit être remis au centre de toutes les décisions politiques, vous trouverez dans ces lignes un écho à votre espérance. Je ne suis ni un économiste ni un philosophe. Je suis seulement un citoyen médiatique convaincu de l’urgence à tenter de bousculer l’ordre des choses. Ce constat paraîtra certainement simpliste aux professionnels de la politique et aux analystes bien plus rompus que moi à l’observation des composantes de la société française. Mon propos est étayé moins de connaissances spécifiques que de ce que nous appelons communément « le bon sens ». Il ne faut le prendre que pour ce qu’il est : une approche globale, l’expression d’une conviction humaniste sans faille, et des propositions qui avec le temps, et l’application effective du projet que je veux initier, se multiplieront et se préciseront. Pour entrer sans attendre dans le vif du sujet, il me paraît urgent d’enclencher dans notre pays 11 un processus de réveil. C’est le point de départ de la révolte que je prône. La révolution se nourrit toujours de violence, voire d’ultraviolence. L’humaniste que je suis exclut ce recours. La révolution est souvent un mal pour un bien. La révolte, telle que je la conçois, est toujours un bien pour un bien. L’histoire a prouvé, hélas, que dans la majorité des révolutions, les insoumis, une fois le combat gagné, devenaient les répliques (parfois bien plus écrasantes) des tyrans qu’ils avaient destitués. La révolte est pour moi le sursaut, le réveil indispensable dans une situation d’exaspération. Et elle ne peut en aucun cas engendrer de nouveaux oppresseurs puisque son but n’est pas de confisquer le pouvoir, mais d’influer sur lui pour lui imposer de veiller en priorité à la considération et à la dignité de chaque être qu’il gouverne. Cette révolte est justement le dernier garde-fou avant l’explosion totale et son cortège de faits de guerre. Nous n’en sommes pas encore là, mais bien plus proches qu’on ne pourrait le croire. La France, pays des droits de l’homme, devient peu à peu le pays des travers de l’homme. Une révolution renverserait l’ordre établi. Une révolte ne 12 tend qu’à le bousculer. C’est pourquoi j’ai décidé de créer un des instruments de cette révolte : le D.A.R.D. Cet acronyme signifie : Droit Au Respect et à la Dignité. C’est aussi un clin d’oeil à celui qui m’a enseigné la tolérance et l’altruisme, l’écrivain Frédéric Dard. C’est enfin, par son allusion à ce qui sera son symbole de reconnaissance : la guêpe, la capacité, comme cet insecte social, à utiliser au mieux notre intelligence collective. Vous trouverez plus loin dans ce manifeste les détails statutaires et les modalités d’adhésion à ce rassemblement. Mais dès lors, pour bien saisir le sens des propos que je vais exprimer tout au long de cet ouvrage, voici l’appel que je lance à tous ceux qui, une fois convaincus, souhaiteront se joindre à ce combat : 13 LE DA.R.D. EST UN RASSEMBLEMENT CITOYEN ET HUMANISTE D’où que vous soyez, qui que vous soyez, au-delà de vos différences sociales, ethniques, politiques, religieuses ou philosophiques, le D.A.R.D. propose de vous fédérer autour d’une idéologie qui place l’être humain comme priorité absolue de notre société. J’ai décidé d’être le fondateur de ce mouvement pour tenter d’initier une révolte, pas une révolution. Le cynisme, la corruption, la manipulation, le vol des libertés, les abus de pouvoir, le mépris, la suffisance, l’indifférence nous plongent chaque jour dans un peu plus de désespoir. Ceux qui sont censés gérer notre société usent de la peur et de la résignation comme armes anesthésiantes. C’est une guerre sournoise menée par une caste dominante qui asservit par l’endormissement. Le D.A.R.D. est une entreprise de réveil. Il ne s’agit pas de détruire l’ordre établi, mais de rendre à chacun la considération qu’il mérite. La société idéale n’existe pas. Mais nous devons nous battre chaque jour pour que le pouvoir de l’amour soit plus fort que l’amour du pouvoir. Il est urgent de remplacer le désespoir et la peur par l’espoir et la 14 confiance. La force du nombre est notre seule chance. C’est pourquoi je vous propose de nous réunir en dehors des partis traditionnels dans un élan structuré, idéaliste, non violent et volontariste. Ce nombre nous permettra, d’abord, d’user à tout moment d’une arme absolue : le boycott. Ensuite, le moment venu, si ce rassemblement a le poids nécessaire, nous pourrons imposer à ceux qui ont choisi de nous gouverner des décisions incontournables, sur la base de propositions que nous leur ferons, en échange de nos bulletins de vote. Ces bulletins sont, en démocratie, la seule arme que nous possédons tous, sans distinction sociale. Il faudra la négocier au « plus offrant », quelle que soit sa couleur politique. Des mesures d’urgence pour le respect et la dignité de chacun en contrepartie de nos suffrages : ce sera notre « échange civique ». Mais la pierre angulaire de notre mouvement est d’abord de nous améliorer nous-mêmes. L’adhésion de chacun au D.A.R.D. passe par un engagement sur l’honneur, à agir sous toutes ses formes dans le sens de la considération de chaque « autre », quelle que soit sa différence. Nous ne pouvons pas attendre de ceux qui nous gou15 vernent les solutions à nos propres carences. Notre solidarité, notre dévouement, notre altruisme sont bien trop insuffisants. Nous progresserons ensemble. LE D.A.R.D. N’EST PAS UN PARTI POLITIQUE Il n’a aucune ambition électoraliste. Nul, pas même son fondateur, n’est autorisé à briguer une responsabilité, dans quelque structure d’élus que ce soit, au nom du D.A.R.D. Nous sommes un rassemblement de conscience et de pression, pas de décision. Nous ne voulons pas le pouvoir. Nous le laissons à ceux qui ont choisi d’en faire leur métier. Mais nous serons là pour leur rappeler leur devoir premier : gouverner par le peuple et pour le peuple. Le combat que nous mènerons n’est pas une lutte de classe. C’est une bagarre de rue avec la générosité et la compassion comme armes de poing. Il est urgent de s’engager dans cette lutte pacificatrice, sous peine que le pourrissement des valeurs essentielles à une société plus juste ne fasse, à plus ou moins long terme, le lit de l’ultraviolence. 16 La mission du D.A.R.D. est avant tout de rendre aux trois mots qui représentent notre république (Liberté, Égalité, Fraternité) la valeur réelle de leur signification. Davantage de fraternité, ce sera notre comportement altruiste. Davantage d’égalité, ce seront les propositions de lois nouvelles que nous imposerons dans le cadre de notre échange civique. Quant à la liberté, dans le même cadre, les suggestions d’abroger ou d’amender d’anciennes lois établies pourront peut-être nous aider à desserrer l’étau d’un État omniprésent qui nous contraint en tout. Nous devons nous faire entendre dès maintenant parce que chacun de nos silences est coupable. La tâche s’annonce longue, semée d’embûches, et apparemment irréalisable. Les résignés de tous bords nous asséneront leurs certitudes d’un monde où le pire est invincible. Mais rien ni personne ne devra nous décourager, parce que le paradoxe qui suit est pour moi celui qui convient le mieux à la situation. Aujourd’hui seule l’utopie est raisonnable ! Cet appel n’a rien de solennel, ni de mégalomane. Je ne prétends être ni un apôtre ni un 17 sauveur providentiel. Je suis juste un artiste populaire qu’une foule de gens (et même dans mon entourage le plus proche) essaie de dissuader de se lancer dans une telle aventure. Chaque jour, on m’abreuve, au mieux de mises en garde, au pire de railleries désobligeantes. Le « tu te prends pour qui ? » est la tentative de découragement la plus fréquente. Il est vrai que je n’ai pas plus de légitimité ni de compétences qu’un autre, mais ma volonté est inébranlable. Et je ne me prends que pour ce que je suis : un citoyen responsable qui, grâce à son statut médiatique, a la chance d’avoir une tribune, et qui a l’intention de l’utiliser sans réserve pour parler au nom de ceux qui n’en ont pas. Il est évident qu’on ne manquera pas de dénigrer le bien-fondé de mon combat altruiste au seul fait de mon appartenance à un milieu social où l’existence est plutôt confortable et aisée. Je ne peux objecter à cela que l’évidence : oui, je m’estime privilégié et mes fins de mois ne sont pas difficiles. Oui, même si je la croise souvent, je ne suis pas en contact permanent avec la précarité que je dénonce. Mais je fais vivre beaucoup de gens, et même 18 si je ne souhaite pas les étaler par décence, mes générosités sont réelles et fréquentes. De plus, ce que j’ai acquis ne l’a jamais été au détriment de quelque dignité humaine que ce soit. C’est mon travail et lui seul qui m’a permis de m’offrir ces avantages. Mon propos ne sera d’ailleurs jamais de fustiger la réussite et le profit que l’on peut en tirer. Le mérite doit être récompensé à sa juste valeur. Ce ne sont que l’égoïsme aveugle, les bénéfices sans foi ni loi, le mépris de ceux qu’on exploite que je compte dénoncer ici. Ces travers n’ont jamais été les miens. Et mon cadre de vie ne peut en aucun cas enlever quoi que ce soit à mes indignations, et à ma volonté de me battre pour les moins chanceux. Au contraire, dans ma situation, c’est l’indifférence et l’inaction qui seraient coupables. Ce sont la résignation des êtres en souffrance que j’ai croisés, et le désarroi que j’ai lu dans leurs yeux, qui ont dicté ma décision de m’investir dans ce combat pour un sursaut citoyen. La conscience que mon pays est en train de glisser vers l’irréversible, et qu’il serait irresponsable et surtout particulièrement lâche de léguer ça à mes enfants, m’a inspiré le reste. Je ne 19 souhaite être que le déclencheur, celui qui allume la mèche. La suite vous appartiendra. Mais si mon action peut aider, au minimum, à une prise de conscience de quelques-uns, j’en serai satisfait. Nous sommes cernés de murs. L’intolérance, la cupidité, l’exploitation, nous bouchent chaque jour un peu plus la vue. On m’a dit qu’il était vain, ridicule et stupide de vouloir s’attaquer à une telle forteresse. Mon engagement apparaît microscopique au regard de l’immensité de la tâche, mais j’ai l’intime conviction qu’il faut tenter quelque chose. Et qu’il faut le tenter maintenant. Je suis certain, comme le dit le proverbe : « Ne pas essayer n’est se tromper qu’une seule fois. » L’écho fait à ce document ne sera peut-être qu’infime. Qu’importe, ce sera déjà ça ! Mais j’ai la prétention d’y croire, et l’humilité de connaître exactement ce qu’il représente : même pas un pavé dans la mare. Juste un caillou. Est-ce suffisant pour convaincre la majorité d’entre vous de bousculer l’ordre établi ? 20 Sait-on jamais ? Et si ce petit bruit de surface était le signal de départ du grand nettoyage, pour tenter de débarrasser le fond de notre pays de la vase qui le pollue ? COMMENT ? 133 AVERTISSEMENT Le « comment » que je vais aborder est plus une indication de fonctionnement du D.A.R.D. qu’un apport de solutions concrètes. Certaines sont effleurées. Bien entendu, j’ai des certitudes établies, des propositions réelles dont j’ai déjà exprimé la teneur dans les chapitres précédents. Mais, comme l’objet du rassemblement (je m’en expliquerai plus loin) est de faire remonter en priorité vos propositions, je ne détaillerai pas les miennes. Ce n’est justement qu’augmentées des vôtres que nous pourrons les rendre précises et effectives. Le pouvoir, c’est vous, ai-je souligné en introduction. Ce manifeste est une amorce. Les mesures réelles de changement, dans la ligne du respect de chacun, ne peuvent être inspirées que de vous, de votre vécu, votre quotidien, vos frustrations et vos espérances. Elle est là surtout l’originalité de ce concept « politique » : ne plus accepter qu’on décide à votre place. Elle est là la nouveauté : il n’y a que vous qui serez à même d’édicter les lois qui vous régiront. Je vous expliquerai justement « comment » dans les chapitres suivants. 134 Ce sont les convictions que je tente ici de vous faire partager, ajoutées à vos idées qui, réunies, pourront avoir enfin le pouvoir de bousculer l’ordre des choses. 135 COMMENT VA FONCTIONNER LE D.A.R.D. ? Le D.A.R.D., tel que je l’ai conçu, est un rassemblement. Pour des raisons essentiellement juridiques, il existe sous forme d’association, loi 1901, à but non lucratif. J’en suis le fondateur et à ce titre, je suis responsable de son éthique, et je suis statutairement seul habilité à le dissoudre, si des événements ou la conduite de ses membres l’entraînaient à s’éloigner radicalement de sa mission première : défendre le droit au respect et à la dignité de chacun. Aucun de ses membres, ni même son fondateur, n’est autorisé à se présenter à un scrutin électoral devant le peuple. Le D.A.R.D. possède un siège à Paris dont la Boîte Postale est BP 30052, 75362 Paris cedex 08. Il possède également un site Internet (www.ledard. com) dont je détaillerai l’utilité essentielle plus loin. 136 J’assurerai sur mes fonds propres le financement de départ du fonctionnement de l’organisation pratique : locaux, matériel, création et entretien du site. Le D.A.R.D. n’étant pas un parti politique, son financement gardera toujours des proportions très raisonnables. Pas de campagne électorale, pas de congrès pour une exposition de façade, pas de campagne de communication, rien de ce qui impose un besoin permanent et parfois injustifié (voire détourné) de soutien financier, comme cela se rencontre fréquemment en politique. Les quelques personnes chargées de collecter les adhésions, d’entretenir le site, de synthétiser les propositions émises par les membres seront soit des bénévoles, soit des salariés. S’il advenait que le mouvement prenne une ampleur inattendue, la multiplication du nombre de ces salariés ou des opérations exceptionnelles nécessiteront peut-être une mise de fonds plus conséquente. Dans ce cas, nous irions chercher en priorité ce financement à l’intérieur du D.A.R.D. À l’image de la société telle que je la rêve, je demanderai aux plus aisés de nos membres une contribution généreuse. Celle-ci ne sera en aucun cas obligatoire. Je la laisserai à l’estimation de chacun. Jamais il ne pourra être fait appel à une générosité de 137 l’ensemble des membres. Ce qui signifie évidemment qu’aucune cotisation n’est, ni ne sera exigée pour adhérer au D.A.R.D. Aucun appel aux dons ne pourra être effectué au nom du D.A.R.D., sans l’autorisation écrite de son fondateur. Il en va de même pour toute forme de commerce (vente de produits de consommation, tee-shirts, gadgets, brochures, écrits, CD, DVD, représentation du sigle, etc.). Cela pour nous protéger de tout abus mercantile. Tout manquement à cette règle statutaire sera susceptible d’entraîner des poursuites judiciaires. Si des membres du D.A.R.D. souhaitaient organiser des rencontres, réunions, repas, ce serait uniquement à leur charge, par un financement collectif à égale participation de chacun. Toutes ces obligations sont des précautions. Elles ne sont établies que pour nous protéger des dérives qui trop souvent détournent la mission première des associations. Le D.A.R.D. est avant tout un rassemblement de conscience et de comportement. Ces attitudes ne justifient aucun investissement particulier. Nous ne finançons pas, nous ne construisons pas, nous ne sommes pas non plus une association caritative. Donc, nous n’avons aucune raison de posséder une trésorerie 138 conséquente. Quant à nos frais de fonctionnement, le moindre abus serait un contresens, au vu de ce que nous souhaitons de l’État sur la diminution des siens. Pour que chacun soit témoin de cet engagement de bonne foi, les comptes détaillés de l’association seront publics et, à tout moment, pourront être consultés. Il n’y a pas de carte de membre. A partir du moment où l’adhésion est effective (je reviendrai sur les modalités dans quelques lignes), chaque membre l’est de fait, sans titre officiel à arborer. Un « engagement sur l’honneur » constitue la seule démarche à effectuer pour être membre du D.A.R.D. Il pourra être rédigé sur papier libre et envoyé au siège. Pour éviter l’encombrement d’un dépouillement compliqué, il est préférable d’adhérer par l’intermédiaire du site. Voici sa formulation : « En toute connaissance des fondements et des objectifs de sa mission, j’ai choisi d’être membre du D.A.R.D. Pour entériner mon adhésion, je m’engage sur l’honneur à m’efforcer de défendre au quotidien le droit au respect et à la dignité. Cet engagement n’oblige que ma conscience. » 139 C’est aussi simple que ça ! Il est souhaitable, comme je l’ai précisé plus haut, pour des raisons pratiques, d’adhérer par l’intermédiaire du site. Votre inscription vous sera confirmée par e-mail. Pour ceux qui ne possèdent pas Internet ou ne le maîtrisent pas suffisamment, je leur conseille de s’adresser à des proches familiarisés à cette technique moderne. Si cependant, le courrier traditionnel était pour eux le seul moyen d’adhérer, il serait préférable, toujours pour les mêmes raisons de facilité de dépouillement, de grouper plusieurs adhésions dans un même envoi en joignant des enveloppes timbrées pour la confirmation de l’inscription. Le D.A.R.D. étant un rassemblement totalement transparent, nous vous laissons le choix de décider si vous souhaitez ou non que votre appartenance soit rendue publique (voir processus à la fin de ce document). Dans le cas où vous accepteriez, votre nom sera listé et classé par ville sur le site Internet. Dans le cas contraire, votre anonymat sera garanti. Le but de cette option est que chacun sache qu’il peut à tout moment entrer en contact avec un inconnu partageant la même conviction que lui. J’encourage ce lien public, parce que nous n’avons rien à cacher. Au 140 contraire, ce réseau de conscience commune ainsi exposé vous permettra de vous rencontrer pour vous connaître mieux en pleine lumière. Comme le respect et la dignité que nous prétendons défendre sont accolés à la notion d’humain, il vous est fortement recommandé d’échanger vos convictions et vos idées autrement que devant un clavier. Cela aura aussi l’avantage de faire se croiser « en vrai » des milieux sociaux et des sensibilités totalement éloignés. C’est l’illustration parfaite du fondement de notre rassemblement : l’autre, c’est moi. En résumé, dès votre « engagement sur l’honneur » déclaré, vous serez membre du D.A.R.D. La publication de votre nom et la rencontre des autres membres est facultative. Vous ne serez obligés à aucune action concrète. Seule votre conscience peut vous dicter les attitudes à adopter. Cette liberté totale concerne aussi le mode de pression politique que j’aborderai plus loin. Encore une fois, vous n’êtes tenus à aucune obéissance particulière. Je ne suis pas le maître de ce rassemblement, je n’en suis que l’initiateur. Les seuls devoirs que vous avez sont envers vousmêmes. Certains m’ont déjà demandé si les membres du 141 D.A.R.D. auraient des signes de reconnaissance particuliers. Oui, si vous le souhaitez, mais comme précédemment, ils ne seront en aucun cas imposés, mais laissés à votre bon vouloir. La guêpe est notre logo et ses couleurs sont le jaune et le noir. S’il vous plaît d’arborer ces emblèmes, ce sera votre choix. Mais, comme je l’ai précisé plus haut, en aucun cas il ne pourra être fait commerce de ces signes de reconnaissance sans l’autorisation écrite du fondateur, sous peine de poursuites. Notre devise est « Efforçons-nous ». Libre à vous de l’inscrire sur les supports que vous désirerez. Il y a également un geste (le poing fermé sur le coeur) que j’ai choisi pour nous identifier. Tout aussi libre à vous de le faire ou non. Je veux préciser que ces petits détails de reconnaissance mutuelle ne sont surtout pas essentiels. L’important est notre comportement quotidien, sur lequel je reviendrai en détail dans le chapitre suivant. Mais avant, je veux exposer l’autre partie du fonctionnement du D.A.R.D. : la pression. En premier lieu, comme je l’ai écrit dans l’appel d’introduction, le boycott est une arme absolue. Nous sommes dans une société de consommation où, si nous le décidons, la rentabilité commerciale (donc, par effet boomerang, sa paralysie) peut de142 venir notre alliée. Boycotter ceux qui foulent aux pieds nos dignités sera une priorité. Bloquer leurs intérêts pour protéger les nôtres est un moyen d’action imparable. Plus nous serons nombreux, plus nous pourrons agir efficacement pour contraindre les sociétés ou organismes commerciaux dénués de tout sens moral. Il faudra ne pas hésiter à nous unir contre tout abus financier ainsi que contre toute atteinte au respect des employés ou des clients. Une chaîne de distribution qui pratique la maltraitance, un établissement qui vend de la marchandise frelatée, une société de services qui profite de l’urgence du besoin pour flouer ses usagers ne doivent pas rester impunis. Si la loi, comme c’est fréquent, manque à ses devoirs, c’est à nous de pénaliser les profits de ces exploiteurs. Le D.A.R.D. peut devenir une arme formidable pour contraindre les plus puissants. L’exposition publique de ses membres sur le site leur permettra de se contacter pour agir ensemble. C’est là la première application effective de notre multitude. La deuxième est essentiellement politique. Si notre rassemblement arrive à fédérer suffisamment de monde, nous deviendrons aussi une force qui pourra peser concrètement sur les déci143 sions gouvernementales. Comme je l’ai signalé dans l’avertissement, chacun est encouragé à proposer, suggérer, inventer des idées nouvelles pour un meilleur fonctionnement de notre société. J’ai exposé seul le bilan, mais c’est à nous tous de créer la méthode. Dès l’ouverture du site, il vous sera possible d’y déposer des idées pour le mieux-être de chacun. Ces suggestions seront triées et synthétisées. Celles qui paraîtront les plus conformes à notre combat seront ensuite examinées par des spécialistes en économie et en droit pour déterminer si leur application est réellement et légalement envisageable. Puis elles seront rédigées. Enfin, elles seront inscrites sur un « livre de promesses ». Ce livre sera remis, avant les élections, aux politiques auxquels nous demanderons de s’engager, eux aussi sur l’honneur, à rendre effective l’application de nos propositions. Notre moyen de pression sera alors le nombre de bulletins de vote que nous leur promettrons en contrepartie de leur engagement. Je reviendrai dans un prochain chapitre sur le fonctionnement détaillé de cet échange civique. Le D.A.R.D. est un rassemblement ouvert à tous, quelle que soit l’appartenance sociale, eth144 nique ou religieuse. Une exception, cependant : il est interdit aux personnes exerçant une responsabilité d’élu du peuple. Comme aucun membre ne peut se présenter à un scrutin, j’ai décidé cette mesure radicale pour éviter des amalgames fâcheux. Il serait trop aléatoire que, représentant à la fois le D.A.R.D. et un parti politique, quelqu’un puisse mener une campagne en parfaite indépendance d’esprit. Il serait surtout dommageable de n’user de l’appartenance à notre rassemblement que dans le but de rallier quelques voix de plus. Rien n’empêche, toutefois, des élus convaincus du bien-fondé de notre mission d’en appliquer les principes sans s’en réclamer officiellement. Il n’y a aucune limite d’âge pour adhérer. Le bon sens exclut, bien entendu, d’un engagement les enfants, dont l’innocence fait qu’ils n’en prendraient pas la pleine mesure. Quant aux adolescents, ils sont les bienvenus, même s’ils ne peuvent pas participer à la partie « pression électorale » du mouvement, n’étant pas légalement autorisés à voter. L’application de la prise de conscience et de la mission de comportement sera la part unique de leur engagement. Au terme de ces explications détaillées, on peut 145 dire que le fonctionnement du D.A.R.D. se résume en une phrase : une association à but non lucratif sans cotisation ni carte, dont les membres n’engagent que leur conscience. Le projet est insolite et nouveau. Complètement irréaliste, diront certains. Sur ses objectifs à atteindre, peut-être, mais sur son existence sûrement pas. Le D.A.R.D. est là et bien là. Et il va s’inscrire dans le temps. Car même si nous ne sommes que peu, et que par voie de conséquence sa mission de pression s’avère infime, voire nulle, son essence première subsistera : le devoir de conscience de ses membres de s’améliorer pour défendre le droit et la dignité de chacun. Ça, c’est la réalité au minimum. Le temps et la force de conviction que vous et moi déploierons nous mèneront, qui sait, au maximum. Une chose est certaine : la guêpe est véritablement l’emblème le plus représentatif de notre combat. Seule, on peut l’écraser aisément. Si elle se présente en essaim, sa force devient redoutable. 146 COMMENT DEVRAIT SE COMPORTER UN MEMBRE DU D.A.R.D. ? J’ai écrit « devrait », je n’ai pas écrit « doit ». Parce que rien de ce qui va suivre n’est une obligation. Ce sont juste des suggestions, des encouragements. Chaque personnalité a des recoins multiples. Ce que certains feront avec aisance, d’autres auront à s’y contraindre, parfois avec une grande difficulté. Depuis le début je parle de nous améliorer, à un point tel que certains doivent être agacés que je les fustige autant. Mais la satisfaction de soi est un de nos pires ennemis. Ce qui alimente l’insuffisance générale est justement le fait d’être persuadés que ce que nous sommes et ce que nous faisons est suffisant. La perfection n’est pas de ce monde. En conséquence, celui qui s’estime irréprochable n’a rien à faire dans notre rassemblement. Pour les autres, ce que les psys appellent « le travail sur soi » est la base de notre effort. À cette différence près que la psychanalyse agit pour tenter d’éteindre des feux intérieurs. Là, il s’agit d’en allumer d’autres. Pas des feux qui brûlent, plutôt des feux qui éclairent. Mais soyons concrets : « S’efforcer 147 de défendre le droit au respect et à la dignité », qui est la base de notre engagement sur l’honneur, ça veut dire quoi exactement ? Premièrement, cela signifie se respecter et être digne de soi-même. C’est tout faire pour éviter de se complaire dans des situations avilissantes. Il est essentiel de trouver la force de secouer les jougs qui nous oppressent. Nous ne devons plus accepter la tyrannie d’un conjoint, d’un chef ou d’un groupe. Nous devons vaincre notre peur et notre résignation dans tous les cas de brutalité physique ou psychologique imposée (coups, viol, persécution, manipulation). Comment ? Il y a des lois à cet effet. Il ne faut pas hésiter à les faire appliquer. De plus, si vous êtes membre du D.A.R.D., il y aura toujours à portée de voix un ou plusieurs membres frères qui vous soutiendront et vous protégeront dans chacun de vos combats. Notre force est là aussi. Se respecter et être digne de soi-même, c’est aussi tenter de nettoyer nos coins d’âme les plus sales. C’est éliminer cette mauvaise conscience qui nous empêche souvent de dormir et nous fait la mine triste. Vous les croisez parfois, ces visages las et torturés. La plupart du temps, ce ne sont pas des éléments extérieurs, mais des culpabilités in148 ternes qui sont responsables de ce délabrement de façade. La rancune, la vengeance, la jalousie sont autant de griffes qui nous tracent des sillons sur la peau, nous noircissent le regard, et nous font, pour finir, des têtes d’enterrement. Le nôtre, avant l’heure. On devrait écrire sur les berceaux « haïr tue », comme on écrit « fumer tue » sur les paquets de cigarettes. Ce n’est pas immédiat, certains y échappent, mais la haine fait plus de mal à ceux qui en abusent, qu’à ceux auxquels ils la soufflent en pleine figure. Haïr tue, et pardonner aide à survivre ! La vengeance détruit surtout ceux qui la nourrissent. La pratique du pardon est essentielle à l’amélioration personnelle. Pas dans des blessures extrêmes, c’est surhumain et seuls les croyants les plus appliqués parviennent à cet oubli d’euxmêmes. Mais il y a tant de rancunes bénignes, de petites fâcheries familiales, qui ne méritent pas cet entêtement lancinant et stérile. Qu’y a-t-il de plus stupide que de poursuivre un automobiliste qui vient de vous faire une queue de poisson ? Peut-être faire à son tour une queue de poisson ! La faire traduit un manque de respect de 149 l’autre, déclencher la poursuite est un manque de respect de soi. Les deux attitudes sont aussi préjudiciables l’une que l’autre. C’est un détail tellement infime de la vie courante, mais, dans une journée, les détails comme celui-ci s’additionnent et le résultat est navrant. Et notre vie hoquette de petites tracasseries subies en minivengeances mesquines. Et pourtant, les jours nous sont comptés. Je ne connais pas un seul vieillard qui ne se dise : « Qu’est-ce que j’ai pu perdre comme temps à m’attarder à des choses qui n’en valaient pas la peine ! ». Alors, ne nous attardons pas ! Soyons économes de nos mauvais réflexes, autant pour nous que pour les autres. Le respect de ces autres, c’est, après celui de nous-mêmes, la deuxième étape de notre devoir de comportement. Il est urgent de prêter beaucoup plus attention à ces autres. N’en déplaise à Sartre, ils ne sont pas l’enfer. Ni le paradis. Ils sont comme nous : mi-anges, mi-démons, selon les circonstances et en aucun cas définitivement. Quelles que soient leurs erreurs passées, leur réputation, les « on dit », il faut que notre approche des autres soit indulgente. La rédemption existe. La confiance de prime abord doit toujours prendre le pas sur la défiance. 150 Dans cette même ligne d’approche première, mais généralisée, il faut absolument nous débarrasser de nos a priori. J’ai abordé largement l’inutilité de nos racismes dans un chapitre précédent. Je n’en reparle que pour enfoncer le clou. Chaque membre du D.A.R.D. ne devrait en aucun cas s’arrêter à l’apparence première. Une fille trop maquillée en jupe ultracourte n’est pas obligatoirement une putain. Un riche n’est pas forcément méchant. Un pauvre n’est pas toujours gentil. Les salauds, pas plus que les héros, ne se distinguent au premier coup d’oeil. Il n’y a que la discussion, le contact et la curiosité qui peuvent nous fabriquer un jugement définitif. Le respect des autres, c’est aussi apaiser notre langage. Réduire au maximum nos emportements, nos insultes. C’est aussi chercher dans chaque conversation à comprendre l’autre plutôt que de le contraindre. C’est apprendre surtout à écouter plus qu’à entendre. C’est faire l’effort de s’intéresser à des confidences qui ne nous concernent pas a priori. Combien de fois par jour, dans les conversations courantes, n’écoutonsnous que nous-mêmes ? Faites le compte, vous verrez ! Tiens, juste un test : rien qu’aujourd’hui, vous avez certainement conversé beaucoup, mais que vous reste-t-il vraiment de ce que vous ont 151 confié les autres ? Alors ? Pas grand-chose, sinon rien. Efforçons-nous donc, puisque telle est notre devise. Ce plus d’attention aux propos des autres est la « mission d’écoute » des membres du D.A.R.D. Elle précède la « mission de secours ». Celle-ci est certainement la plus contraignante. Elle vient au bout du travail sur soi parce qu’il faut être animé d’une conviction et d’un altruisme sans faille pour la mener à bien. En voici ses applications souhaitables : Rendez-vous disponibles pour passer du temps avec ceux qui sont en détresse. Donnez un coup de main, dix coups de main. Dépannez, aidez, accompagnez, encouragez. Assistez des malades. Tenez compagnie à des vieux. Gardez des enfants. Soutenez les familles en deuil. Offrez votre table. 152 Faites profiter de vos plaisirs. Prêtez ce qui ne vous sert pas vraiment. Donnez ce qui ne vous sert plus à rien. Soyez solidaires en tout. Vous l’êtes déjà ? Alors, soyez-le bien plus. Et même avant qu’on vous sollicite. N’hésitez pas à rendre le service qu’on n’ose pas vous demander. Tentez de deviner et de devancer les attentes. En résumé : faites le premier pas ! Et puis pensez à sourire, à tout hasard. Qui sait si ce n’est pas seulement ça dont l’autre a besoin ? Juste la sensation d’exister. Et surtout n’oubliez jamais : partager les joies, ça les augmente, partager les peines, ça les diminue ! C’est tout ça, la mission de secours du D.A.R.D. Je pourrais même écrire : ce n’est que ça, tant cela paraît facile. Hélas, si vous regardez bien autour de vous, cette sollicitude est bien moins présente qu’on ne peut le supposer. C’est pour cela que cette mission est indispensable. 153 Au bout de cet appel à l’altruisme, il y aura sans doute plus de moues dubitatives que d’enthousiasmes. Je sais parfaitement que l’angélisme sera le principal reproche fait à ce manifeste. Nous sommes cernés de tricheurs, voleurs, menteurs, exploiteurs, profiteurs et donc, à proportion au moins égale, de floués, volés, trahis et exploités. Chacun de nous a au moins une fois appartenu à ces catégories. Il nous est même sûrement arrivé de passer allègrement de l’une à l’autre. Pourquoi voulez-vous que cet ordre établi se bouleverse ? Mais si chaque membre du D.A.R.D. s’applique à ce qui lui est suggéré, cela fera naître quelques rayons de soleil dans la grisaille ambiante. On peut rêver ! On est là pour ça. Pour ce qui est de mon rêve personnel, il est de convaincre suffisamment chaque individu qui me lit ici, afin qu’à son tour, il puisse en convaincre d’autres. C’est là une autre mission capitale : mobiliser. Le prosélytisme a toujours eu une connotation péjorative. Sa définition dans le dictionnaire est celle-ci : « Zèle ardent pour recruter des adeptes, pour tenter d’imposer des idées. » Pour moi, cela n’a rien d’infamant et cela me convient parfaitement. Comme je l’ai déjà beaucoup souligné, le nombre sera notre force. Ce nombre se consti154 tuera en priorité si chacun des membres travaille chaque jour à persuader quiconque espérant un réel changement de société, que le D.A.R.D. est une voie nouvelle. Ce manifeste, après sa sortie en librairie, sera aussi disponible gratuitement sur Internet. Faitesle savoir. Mettez-le à la disposition de ceux qui doutent, pour qu’au moins ils connaissent parfaitement les tenants et les aboutissants de cette initiative. Et puis, parlez, expliquez, démontrez. Chaque adhésion nouvelle sera votre victoire, votre goutte d’eau qui fera peut-être déborder le vase. C’est principalement cette assiduité à faire adhérer de nouveaux membres qui construira la force du rassemblement. De mon côté, je ferai tout pour intéresser les médias. Mais je connais bien leur frilosité, voire leur animosité systématique envers tout ce qui pourrait bouleverser un ordre dont ils sont souvent les premiers bénéficiaires. Il vaut mieux, en priorité ne compter que sur nous. Lors des quelques passages dans les médias que le lancement de l’idée du D.A.R.D. m’a permis d’effectuer, j’ai pu mesurer la difficulté de la tâche. Je me souviens, en particulier d’un face-à-face avec un des analystes politiques les plus réputés. Monsieur 155 Aphatie m’a tout de suite objecté, sans même savoir la teneur exacte de mon projet, que la politique, ce n’était pas ça. C’est quoi alors, si ce n’est pas s’inquiéter que le pouvoir confié par le peuple ne s’exerce que pour le bien-être de ce peuple ? Il est donc incontournable que mon statut de saltimbanque m’ouvrira des portes, mais m’en fermera autant. Je fréquente suffisamment cet univers médiatique pour en connaître toutes les compromissions et les suffisances. J’en connais aussi les détournements. Il faudra beaucoup de temps et de persévérance, de « contreinterviews » et de droits de réponse, ne serait-ce que pour exprimer la teneur réelle de mon engagement. C’est pourquoi il est essentiel que ce soit vous d’abord qui propagiez le concept. De repas de famille en conversations de voisinage. D’explications individuelles en exposés publics. Je vous invite aussi, comme j’y ai déjà appelé plus haut, à profiter du moindre espace de presse, de radio, ou de télévision, si vous avez l’opportunité de travailler dans ces domaines, pour faire passer le message. Pour boucler définitivement ce chapitre concernant ce que « devrait » faire un membre du D.A.R.D., il me reste à évoquer les 156 « propositions » qui seront le fondement du chapitre suivant : « Comment faire pression sur les politiques ? » Le site mis à votre disposition, vous permettra, comme je l’ai souligné précédemment, de soumettre des idées, des suggestions concrètes pour améliorer, à travers des décisions politiques la vie de chacun de nous. Un des sports préféré des Français est le « y a qu’à ! ». Je vous propose de vous y adonner en toute liberté. En sachant que dans le cadre de notre rassemblement, ce « y a qu’à », d’habitude stérile, peut accoucher de mesures concrètes. N’hésitez pas à soumettre, à proposer. Soyez cependant mesurés. Ne saturez pas le site avec des exposés interminables ou totalement utopiques. Nous devrons faire un tri, synthétiser, analyser avant de rédiger des demandes précises et réalisables à ceux qui ont choisi de nous gouverner. J’ai confiance en votre mesure. J’ai aussi confiance en votre créativité. Je suis certain que c’est vous qui êtes les mieux qualifiés (parce que premiers concernés), pour suggérer les décisions les plus utiles à une politique qui se fabrique souvent bien trop loin des réalités. L’analyse d’un taulard sur les conditions pénitentiaires est cer157 tainement aussi pertinente que celle d’un magistrat. Celle d’un malade hospitalisé sur les dépenses de santé est tout aussi remplie de bon sens que celle d’un professeur. Que vous soyez jeune, vieux, riche, pauvre, érudit ou inculte, vous pouvez apporter votre pierre à l’édifice. Le respect et la dignité ne peuvent souffrir d’aucune exclusion catégorielle. Je vous donne la parole. N’en abusez pas, mais prenez-la. Et, ensemble, nous ferons tout pour la transformer en actes. 158 COMMENT FAIRE PRESSION SUR LES POLITIQUES ? J’ai évoqué un échange civique. C’est certainement la part la plus audacieuse de notre action. Elle impose un miniséisme dans les coutumes démocratiques de notre pays. Mais il est question d’ébranler un système, donc « séisme » est tout à fait le mot adéquat. L’échéance de ce tremblement est fixée à l’élection présidentielle de 2012. Il va de soi que si nous n’arrivions à rien, faute d’être suffisamment nombreux, ce ne serait que partie remise pour l’élection suivante. Le concept est simple. Il part du constat suivant : dans le cadre du respect et de la dignité de chacun, certaines lois manquent, d’autres sont inadaptées ou en trop. Il faut contraindre le président élu à remédier à ce déséquilibre. Nous allons donc échanger le nombre potentiel de nos bulletins de vote contre l’engagement des candidats à, soit légiférer, soit abroger, soit amender sur la base des propositions inscrites dans notre « livre de promesses ». Concrètement et chronologiquement : nous avons deux ans à compter de la création du 159 D.A.R.D. pour collecter, via le site, des suggestions de lois à appliquer, à supprimer, ou à amender. Une fois triées, ces suggestions seront présentées à des économistes et des juristes qui nous feront part de leurs réserves ou de leur approbation. Leur tâche sera de nous indiquer le réalisme de leur application. Il n’est pas question de proposer des mesures inapplicables, soit pour des impossibilités pratiques soit pour des impossibilités légales. Une fois établie leur faisabilité, ces propositions rédigées seront inscrites dans ce que nous nommerons un « livre de promesses ». Ce livre de promesses sera le document officiel de notre échange civique. Il comprendra un nombre de propositions indéfinissable pour l’instant (nous ne pouvons présumer de l’étendue de votre imagination, pas plus que des réserves des économistes et des juristes). Ce livre ne sera pas présenté au premier tour de l’élection présidentielle, mais seulement au second. Pour deux raisons : l’une, pour éviter que des candidats, certains de ne pas être au deuxième tour, ne s’en servent que pour récolter des voix. Les présidentiables qui nous intéressent sont les deux qui sont réellement susceptibles de gouverner et donc d’appliquer les mesures suggérées. 160 L’autre raison est de permettre à chacun d’exprimer démocratiquement sa sensibilité politique au premier tour. Cela concerne aussi ceux qui choisissent le bulletin blanc. Ils auront l’occasion, enfin, au premier tour, de marquer leur désintéressement, en conservant l’occasion de donner réellement au second tour un pouvoir à leur désaccord. Cette absence de l’influence du D.A.R.D. au premier tour nous donnera également un atout non négligeable : celui d’avancer masqués. Personne ne pourra déterminer exactement le nombre des bulletins susceptible de peser dans la balance au moment de l’échange civique. Ce « bluff » sera peut-être un atout supplémentaire. Mais que sera-t-il concrètement, cet échange ? À l’issue du premier tour, et ce, quels que soient les deux candidats restants, j’irai présenter le livre de promesses à chacun d’entre eux. Le marché alors sera simple : celui qui s’engagera, sur l’honneur et par écrit, à faire appliquer dans les deux ans le plus de propositions aura nos voix. Il pourra alors y avoir trois cas de figure. Premièrement : une escalade « d’enchères », au bout desquelles celui qui se sera engagé sur le 161 maximum de promesses emportera nos votes. Deuxièmement : l’engagement des deux à appliquer l’intégralité des propositions. Et dans ce caslà, vous voterez alors pour qui bon vous semble, puisque notre victoire sera d’ores et déjà acquise. Enfin troisièmement, et là ce serait le pire : qu’aucun des deux ne daigne signer ce livre de promesses. Ce dernier cas aurait une signification criante et surtout dangereuse. Cela impliquerait que les deux présidentiables se moquent éperdument de la dignité du peuple et de son désir d’être respecté. Je laisserai à chacun le droit d’en tirer les conclusions qui s’imposeront. Mais s’il advenait que ce refus déclenche une colère incontrôlable, les deux prétendants en seraient à égalité totalement responsables. Nul doute que les membres du D.A.R.D. seraient les premiers à exprimer cette colère que je comprendrais quelle que soit la forme qu’elle prenne, et quelque excès qu’elle entraîne. Mais pour en arriver à ces excès, il faudrait que les deux candidats restants, tous deux dépourvus de sens moral, se soient arrangés entre eux aux dépens mêmes de leurs électeurs de base. Cette complicité de bandits justifierait un sursaut énergique de la population, dont, encore une fois, les 162 deux présidentiables seraient totalement coupables. Mais, même si je l’évoque par précaution, je n’ose imaginer une telle dérive irresponsable, et je préfère envisager seulement un des deux premiers cas de figure. Le contre-argument à l’efficacité de cet échange saute aux yeux : et si, après avoir signé, l’élu suprême ne respecte pas son engagement ? La question est inévitable. Voici la réponse : le livre de promesses sera rédigé de telle manière qu’il débutera par : « Je soussigné… m’engage sur l’honneur à faire appliquer dans les deux ans les propositions qui suivent. » Il se terminera par « Si je ne tenais pas mon engagement, je ne serais plus digne d’exercer ma fonction. » Une fin, à première vue inacceptable, voire anticonstitutionnelle, mais « l’engagement sur l’honneur » du début, s’il est tenu, enlève toute raison d’exister au renoncement de cette fin. Autrement dit, s’engager ainsi, et ne pas respecter cet engagement ferait du signataire un être sans parole, sans honneur et sans conscience. Et pourrions-nous accepter sans broncher que les destinées du pays soient entre les mains d’un tel individu ? Ceux qui auraient mis leurs votes dans la balance auraient alors toute légitimité à 163 s’organiser pour exercer au maximum les pressions possibles afin de contraindre ce personnage malhonnête et indigne à quitter ses fonctions de lui-même. Cet échange civique, une folle utopie ? Pas sûr. Encore une fois, cela dépendra du nombre et de la volonté de chacun d’offrir son vote pour qu’enfin les mesures d’urgence soient appliquées. Quelle que soit la sensibilité politique de celui qui acceptera notre échange, il faudra lui donner nos voix. Son bord n’importe pas. Et qu’il soit élu sera notre victoire plus que la sienne. L’évidence est telle qu’elle mérite d’être écrite en majuscules : NOUS NE DEVONS PLUS VOTER POUR QUELQU’UN, NOUS DEVONS VOTER POUR NOUS L’urgence veut qu’on ne s’embarrasse plus de guéguerres idéologiques d’un autre temps. Les scrutins traditionnels ont fait leurs preuves, hélas. L’être humain est toujours le grand perdant des urnes. Inventons autre chose. Vite ! Et pour conclure avec un raisonnement par l’absurde : connaissez-vous aujourd’hui un moyen plus efficace que celui-là (hors la violence), pour contraindre nos élus, sachant le peu de cas qu’ils ont fait jus164 qu’à présent de nos désirs réels ? Moi, je n’ai rien trouvé d’autre ! Voilà, exposées clairement, toutes les composantes de notre échange civique. Reste la teneur des propositions du livre de promesses. Elles seront toutes dans la stricte ligne du droit au respect et à la dignité. En attendant les suggestions des membres, certaines, déjà exposées tout au long de ce manifeste, sont fortement pressenties : la création d’un ministère des urgences chargé de réguler l’accès à la nourriture et au toit pour tous, la création d’une vaste cellule anticorruption, l’abaissement des charges, la diminution drastique des frais de fonctionnement des ministères, l’augmentation du budget de la justice, etc. Tout cela paraît bien lointain et quasi inimaginable. Mais 2012, c’est demain et qui peut dire, sans l’ombre d’un doute, l’impact réel qu’aura ce manifeste ? Qui peut évaluer aujourd’hui avec certitude le nombre de membres que comptera le D.A.R.D. dans deux ans ? Qui peut préjuger de la solidité du rassemblement et de la volonté de ses membres de bousculer le système établi ? Personne, pas même moi. Mais il y a une chose dont je suis absolument convaincu : si notre nombre est conséquent, et si notre conviction est intraitable, 165 les politiques seront obligés de se plier à notre échange civique. Ça vous fait peur, vous, une société plus juste et plus harmonieuse ? Une société certes toujours inégalitaire, mais débarrassée d’une partie de ses abus de pouvoir ? Une société dont le cadre est réellement dessiné par le peuple ? Moi pas ! Les observateurs médiatico-politiques doivent me prendre pour un doux rêveur voire beaucoup plus sûrement pour un idéaliste cinglé. Qu’ils continuent ! Une attaque est toujours plus efficace quand l’ennemi n’est pas sur ses gardes. Qu’ils continuent aussi à célébrer les acteurs du système actuel ! Qu’ils les abreuvent de condescendance et les aveuglent de flashs ! Ça leur évitera de nous voir venir. Cette lumière artificielle n’est pas pour nous. Nous sommes juste la part de l’ombre. Et c’est dans cette ombre que nous allons fabriquer notre essaim. – C’est quoi ce bourdonnement ? – Une révolution ? 166 – Non, sire, une révolte ! 167 CONCLUSION La création effective du D.A.R.D. correspondra, à quelques jours près, à la publication de ce manifeste. Serons-nous une poignée ? Serons-nous des milliers ? L’avenir le dira. Dans les deux cas, ce document sera la référence officielle de tous les adhérents. N’hésitez pas à le consulter chaque fois qu’il vous semblera que votre conviction faiblit. Si le nombre venait à dépasser mes espérances, il est certain que j’adapterais les statuts premiers pour permettre une organisation plus structurée du rassemblement. Il n’est pas exclu qu’en cas d’adhésions vraiment conséquentes, outre le fait de m’entourer d’un collège d’amis proches susceptibles de me seconder, je vous incite à désigner des représentants locaux qui seraient le relais entre le siège et vous. Mais nous n’en sommes pas là. N’envisageons pour l’instant que ce mouvement de conscience informel, et contentons-nous du frisson de plonger dans l’inconnu. Pour en revenir à ce document, il est, comme je l’ai précisé au début, certainement parsemé de multiples imperfections, complexités, ou omissions. Au contraire des hommes 168 politiques et de leur infaillibilité de façade, je ne prétends pas avoir réponse à tout. Mais, même si j’avoue mes carences en économie, droit, ou organisation administrative, je suis certain de ma compétence en rapports humains. Contrairement à ce que peut laisser croire son expression d’un autre temps, le « bon sens » est une des valeurs les plus modernes. C’est à partir de ce bon sens qu’il est essentiel de tout rebâtir. Ce sera aussi l’occasion de reconquérir nos libertés. Autant celles dont nous nous privons en aliénant notre quotidien aux contraintes de la modernité obligatoire, que celles que l’État nous a volées, en nous imposant sa volonté au lieu de se plier à la nôtre. Au premier jour de votre adhésion vous devrez entamer votre amélioration personnelle. Mais sans précipitation. Contraindre sa personnalité, même si une réelle volonté est acquise, ne se fait pas du jour au lendemain. Le seul vrai conseil que je peux vous donner, pour réussir au plus vite, est de vous armer de ce que j’appelle « un sourire intérieur ». C’est une sensation facile à provoquer. Elle consiste à se sentir réellement sourire sans même que le visage traduise cette sérénité. Il suffit d’imaginer « virtuellement » tous les autres 169 membres du D.A.R.D. marchant à vos côtés. Une image paradoxalement virtuelle et réelle à la fois, parce qu’à partir du moment de votre adhésion, vous pourrez vous sentir protégés, vous ne serez plus jamais seuls. Et peut-être même que ce sourire intérieur sera augmenté d’une motivation supplémentaire : celle d’avoir donné un nouveau sens à votre vie. Voilà ! Je vous ai tout dit. La suite vous appartient. Et même si vous ne cautionnez pas l’ensemble de mes propos, même si vous ne souhaitez pas adhérer au D.A.R.D., efforcez-vous quand même de vous battre pour le droit au respect et à la dignité de chacun. Et qui sait ? Au moment de l’échange civique, même si vous ne faites pas partie du rassemblement, peut-être ajouterez-vous vos voix aux nôtres pour peser sur le choix du candidat le plus apte à considérer l’être humain comme une priorité de sa politique. Toute action humaniste, initiée ou non par le D.A.R.D., sera, de toute façon, une victoire pour nous tous. Mais si vous choisissez, parce que vous y croyez, de me rejoindre officiellement dans ce combat, soyez bien conscients qu’il faut une ar170 mée, et que c’est à vous de la lever. Dans ce document, j’ai tenté de vous convaincre dans le seul but de vous permettre d’être convaincants à votre tour. Le D.A.R.D., c’est aussi votre application à mobiliser : l’efficacité de nos boycotts et la force de nos bulletins de vote ne s’imposeront que par la multitude. Alors, multipliez-vous ! Introduction. Développement. Conclusion. Au sortir de ce manifeste, j’ai la sensation d’avoir rédigé une de ces dissertations d’école dont le sujet aurait pu être : « Faut-il réussir dans la vie ou réussir sa vie ? »… Ou aussi : « Le pouvoir confié par le peuple appartient-il toujours au peuple ? »… Ou encore : « La masse est-elle une addition ou une soustraction d’individus ? » Enfin, un choix inépuisable de thèmes philosophiques sur la place de l’être humain dans la société, sujets à débats ou contradictions. Ces débats et ces contradictions accompagneront certainement la sortie de ce manifeste. Il y aura des critiques sévères, des moqueries virulentes, des sarcasmes, de l’indifférence. Il y aura aussi des enthousiasmes, des soulagements, des révélations, des espérances. Ce que je redoute le plus, c’est l’hésitation. 171 Alors, au moment de conclure, j’ai juste envie de rajouter un sujet à la dissertation : « Dans une situation d’exaspération, est-il urgent d’attendre ou est-il urgent d’agir ? » Ce manifeste vous a déjà donné la réponse. Il faut agir. Vite. Alors, adhérez au D.A.R.D. ! Et, ensemble, efforçons-nous ! 172 MODALITES D’ADHESION AU D.A.R.D. Voici le formulaire à cocher d’une croix sur le site www.le-dard.com, ou à remplir sur papier libre et à expédier par courrier à la Boîte Postale BP 30052, 75362 Paris cedex 08 : « Je soussigné (nom, prénom), en toute connaissance des fondements et des objectifs de sa mission, ai choisi d’être membre du D.A.R.D. Pour entériner mon adhésion, je m’engage sur l’honneur à défendre au quotidien le droit au respect et à la dignité. Cet engagement n’oblige que ma conscience. » Le questionnaire qui suit est à remplir obligatoirement pour les besoins du listing. Il est aussi à recopier sur papier libre en cas d’engagement par courrier. Les options « oui » et « non » qui y sont adjointes (rayer la mention inutile), sont l’expression de votre choix, afin que les précisions demandées soient répertoriées ou non, publiquement sur le site. Vous pouvez, pour garder l’anonymat, tout refuser, comme accepter tout ou partie seulement de la publication des renseignements demandés (je conseille nom, ville et e-mail). 173 NOM, PRENOM OUI NON PROFESSION OUI NON DATE DE NAISSANCE OUI NON ADRESSE* VILLE (ARRONDISSEMENT/DEPARTEMENT)OUI NON NUMERO DE TELEPHONE* E-MAIL OUI NON * En aucun cas, votre adresse et numéro de téléphone ne seront divulgués. La confirmation de votre adhésion vous sera faite soit par e-mail, soit par courrier (joindre une enveloppe timbrée pour la réponse).
Dernière édition par bonaventure le Mer 3 Nov 2010 - 19:26, édité 1 fois |
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